samedi 4 octobre 2008

Ces adorables… ados!

Si on pouvait mesurer le taux d’anxiété des parents d’adolescents comme on calcule le taux d’alcoolémie, on verrait sûrement qu’il dépasse fréquemment le seuil acceptable de confort.
Premier party mixte, heures de rentrée de plus en plus élastiques, première sortie en auto avec un copain « très prudent », etc..
Comment rester « zen » avec tous ces changements à la vitesse grand « V ». Hier encore, il jouait au pompier et elle à la poupée. Aujourd’hui, il veut son permis de conduire et elle porte un « string ». Ils ont des pantalons trop grands ou trop serrés. Ils se cachent sous des capuchons où l’on ne distingue plus leur visage ou ils s’exposent presque dénudés à moins 10 degrés Celsius.
Comment le parent normal et bien constitué réussit-il à traverser sa crise d’ado-parent, parce que très souvent, c’est lui qui est en crise.

Petit guide de survie pour parents en déroute.
L’adolescence est une période d’importantes modifications tant physiques que psychiques et affectives. L’enjeu central de la période de l’adolescence en est un de taille : il faut à cet âge parvenir à se séparer de ses parents au plan psychologique, ceci pour pouvoir s’individualiser de façon à être une personne distincte et autonome.
En tant que parent, notre rôle est d’accompagner l’adolescent à travers ce processus qui crée bien des remous : ceci implique d’encourager l’affirmation et l’autonomie, tout en restant présent comme figure d’autorité, capable de poser des limites souples et rassurantes. Donc, on « résiste », on tient le coup, on reste là comme parent et non pas comme ami… On continue à jouer notre rôle d’adulte responsable qui émet et fait respecter des règles adaptées à son âge et à sa nouvelle réalité d’adolescent qui cherche à expérimenter.
Il faut laisser de l’espace à notre ado pour qu’il exerce ses nouvelles habiletés, même si cela implique qu’il nous confronte, qu’il se manifeste avec son opposition, ses demandes. Il est très important de maintenir le dialogue, parler, discuter, même s’il n’a pas l’air de nous écouter ou nous répond par des onomatopées telles que: « hum » « bof » « pas rap » ou pas du tout. On s’intéresse à notre adolescent, on discute de toutes sortes de sujets, mais bien entendu, on évite de le prendre comme confident.
On ouvre la porte aux amis : cela permet de connaître l’entourage de notre adolescent. On rappelle à ceux-ci de s’essuyer les pieds avant d’entrer, mais nous, comme parent, on ne va pas faire la fête avec eux! On continue les petites gâteries, les traditions : le gâteau préféré, le chocolat de Pâques qui souligne l’intérêt et l’attention que l’on continue de porter à notre enfant. On continue à faire des activités et des sorties avec notre adolescent, même si cela implique de devoir faire avec ses décorations, ses excentricités, ses cheveux rouges ou verts.
C’est ce qui l’aidera à se développer, à savoir :
• s’affranchir de ses parents,
• se former une identité à soi,
• se développer un monde à lui.

La fameuse crise d’adolescence…
L’adolescence en tant qu’étape de développement implique des changements subits qui entraînent des modifications dans les comportements, l’identité, les relations, la pensée et les émotions. Elle représente une période de bouleversements pour l’adolescent et, donc,
en ce sens une crise. Il s’agit toutefois d’une crise positive pour le développement.
Là où il faut être prudent quand on parle de crise de l’adolescence, c’est avant tout de :
• ne pas lui donner un sens malsain ou dysfonctionnel,
• ne pas tout mettre sur le dos de la crise, au risque de
masquer la présence de difficultés psychologiques réelles. Ce serait environ 5 à 15 % des jeunes qui s’inscriraient dans ce qui est considéré comme pathologique, soit la même proportion que dans la population en général.
De 75 à 85 % des jeunes traverseraient positivement leur crise d’adolescence, malgré tous les désagréments qu’ils peuvent faire vivre durant cette période… Donc chers parents, courage et maintenez le cap.

Danielle Pelletier-Basque. Maryse Pesant

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