mardi 4 mars 2008

L'énurésie ou le pipi au lit


L'émission d'urine involontaire et inconsciente se produit le plus souvent pendant le sommeil.

C'est un trouble fréquent mais qui peut être source de bien des désagréments pour l'enfant qui en souffre ainsi que pour son entourage.

On parlera d'énurésie lorsque la miction active complète survient le plus souvent pendant le sommeil à un âge ou le contrôle sphinctérien est généralement acquis. Elle se définit par le fait que l'enfant mouille son lit au moins trois nuits par semaine après l'âge de 5 ans. Ce trouble est plus fréquent chez le garçon que chez la fille. Sa fréquence est de 4 à 8 % des enfants âgés de 7 à 8 ans.

Les spécialistes distinguent l'énurésie primaire lorsque le contrôle n'a jamais été acquis et l'énurésie secondaire qui survient après un intervalle plus ou moins long de propreté complète.

Il existe parfois des signes associés comme l'encoprésie (émission incontrôlée de selles) ou d'autres perturbations globales et profondes de la personnalité.

Après avoir éliminé toute pathologie urologique, ou endocrinienne, il est nécessaire d'étudier avec l'aide de la famille les caractéristiques de l'énurésie, du sommeil et les facteurs psychiques.

On doit tenter de comprendre le retentissement du symptôme dans la famille, les conséquences éventuelles de sa disparition et la personnalité de l'enfant.

Certains enfants sont opposants et exercent des pressions sur l'entourage : l'énurésie est un excellent moyen de s'approprier l'attention de tous. L'enfant peut trouver un bénéfice secondaire dans les réponses de l'entourage : relation privilégiée avec la maman, protection par rapport au monde extérieur. L'enfant énurétique peut voir sa vie sociale se rétrécir : les nuits à l'extérieur de la maison (visite chez les copains, classes transplantées) vont poser un vrai problème.

D'autres enfants sont émotifs ou immatures et présentent d'autres symptômes : anxiété, phobies, rituels.

Le retentissement peut être important pour la vie familiale et devenir la source de conflits : conflit de l'enfant avec la mère ou avec le père, voire conflit conjugal apparemment induit par le problème de l'enfant.

Le traitement de l'énurésie associe des mesures générales comme écarter les causes d'excitation, de fatigue, d'anxiété, favoriser un sommeil suffisant, s'intéresser au régime alimentaire et hydrique. Les médicaments peuvent également apporter une aide dans certains cas.

Il existe aussi des méthodes de réveil nocturne et d'éducation mictionnelle.

La psychothérapie psychanalytique permet l'élucidation des motivations inconscientes.

Dans les thérapies familiales les parents peuvent être associés à l'évolution de la situation.

Les thérapies comportementales vont faire participer l'enfant à un processus de guérison qui va s'inscrire dans un programme planifié.

Quelle que soit la méthode proposée ou choisie, les parents doivent avoir une attitude positive à l'égard de l'enfant qui souffre lui aussi. Ils doivent compter avec le facteur temps qui joue en faveur de la disparition du symptôme.


Sources : "Le dictionnaire de psychiatrie et de psychopathologie clinique", éditions Larousse.

http://pagesperso-orange.fr/genevieve.cavaye/enuresie.htm

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