mardi 4 mars 2008

Pour le bien des enfants, ne cédons pas à tous leurs désirs

Pour le bien des enfants, ne cédons pas à tous leurs désirs

Les parents des enfants gâtés sont-ils démissionnaires, laxistes, absents ou tout simplement dépassés ? On vous dit tout sur le phénomène des « enfants rois » de plus en plus fréquent au sein des familles et sur ses ravages et ses incidences sur le comportement de l'enfant. Vous déjeunez avec votre amie, vous essayez de discuter malgré les cris stridents de ses enfants âgés d’à peine 4 et 7 ans. Vous ne les supportez plus, mais vous prenez sur vous car après tout ce ne sont que des enfants et ceux de votre amie de surcroît ! Oui mais quels enfants, des petits diables qui n’ont qu’une ambition, gâcher votre déjeuner ! Leurs visages se déforment tant ils hurlent, exigent, boudent, pleurent, insultent, et maltraitent leur entourage jusqu’ à ce qu’ils obtiennent ce qu’ils veulent. Leur vie ne se résume qu’à un caprice géant. Et ce qui vous énerve le plus c’est que votre amie a l’air de trouver tout a fait normal le fait que ces enfants dérangent tout le restaurant et manquent de respect à tout le monde. Comment en est elle arrivée là ?
Tout d’abord il est important de faire la nuance entre un enfant capricieux et un enfant gâté. Tous les enfants vont essayer d’obtenir ce qu’ils veulent à l’aide d’un caprice et c’est tout à fait normal, mais selon leur environnement familial et la réaction de leurs parents cela va s’atténuer ou alors s’aggraver au fil des années. Dans la société moderne, on a tendance à considérer les enfants comme des « petits rois ». Les parents pensent que pour qu’un enfant soit heureux il est indispensable de le couvrir de cadeaux, de céder à tous ses caprices et le tour est joué ! Malheureusement ils se trompent, projettent sur l’enfant ce qu’ils n’ont pas eu durant leur enfance et en oublient les principes fondamentaux de l’éducation. Conséquence : leurs enfants sont insupportables, mal éduqués, et pas forcément très heureux. Il veut tout et tout de suite, n’est jamais satisfait, considère les adultes comme ses jouets et manque de respect à tout le monde. Dans les endroits publics on entend que lui, il pleure ensuite il boude, et vice versa. Ses parents essaient de le raisonner en lui chuchotant d’une voix tremblotante de se taire comme s’ils craignaient que leur bambin de six ans ne les agresse. Celui-ci n’en fait rien, conscient que ses parents lui céderont comme toujours. Deux minutes sont passées à peine qu’ils capitulent déjà ! Il commande donc sa troisième crêpe dessert profiterole, dont il mangera la moitié avec les mains et à peine vingt minutes seront écoulées qu’il sera déjà en train de se plaindre de maux d’estomac qui cette fois ne seront pas simulés. Voilà c’est une journée ordinaire dans la vie de ces familles ou l’enfant règne tel un dieu face auquel ses disciples se prosternent à longueur de journée.

Profil de ces familles où les enfants règnent en roi
Nous avons toujours eu tendance à penser que les enfants gâtés sont forcément des enfants uniques mais ce n’est pas le cas. Le phénomène d’enfants rois concerne aussi les familles nombreuses ayant plusieurs enfants. L’on retrouve en général les enfants rois dans les familles dont les parents ne sont pas toujours disponibles car ils travaillent beaucoup ou partent souvent en voyage et compensent donc leur absence en ne refusant rien à leurs enfants. Il faut savoir qu’il est impératif que les parents soient présents auprès de leur enfants entre 12 mois et 4 ans car c’est à cet âge là que tout se joue et qu’ils pourront apprendre à l’enfant à se fixer des limites qui lui serviront tout au long de sa vie en tant qu’individu. En général lorsque les parents s’absentent ce sont avec les grands-mères ou les « nounous » qu’ils passent le plus de temps. Elles les nourrissent, les habillent, et les emmènent à l’école. Elles jouent donc un rôle déterminant dans leur éducation. Elles ont tendance à assouvir tous leurs caprices des enfants et deviennent des mères de substitution. Donc au retour de ses parents l’enfant ne comprendra pas pourquoi ils s’opposent alors que durant la journée il n’aura eu aucune contradiction de la part de ses mères de substitution. Ou alors les parents sont épuisés, ils travaillent trop et devant la confrontation ils capitulent et deviennent sans s’en rendre compte des collaborateurs en quelque sorte car ils achètent une paix précaire au prix de renoncements successifs. Autre cas de figure : lorsque les parents n’ont pas été gâtés durant leur enfance et que cela les a beaucoup affectés. Pour ne pas reproduire la même chose avec leur progéniture ils font donc l’inverse mais dans l’excès. Attention, un excès de permissivité et donc de manque d’encadrement nuira à l’épanouissement personnel de votre enfant.

Il existe deux catégories d’enfants roi : Les enfants rois dominateurs et les enfants rois anxieux.
Le dominateur représente l’enfant gâté pourri dans toute sa splendeur. Impulsif, rebelle à toute forme d’autorité quelle qu’elle soit, il n’a aucun sens de la discipline et de l’effort. Il exploite à son profit la totalité de l’espace éducatif ainsi que les largesses éducatives fournies par la trop grande permissivité de ses parents. Il se comporte comme il en a envie sans se soucier de ce que l’on pourrait penser, au gré de ses désirs et de ses caprices qu’il confond aisément avec ses besoins. A l’école c’est celui qui en général fait pleurer les autres enfants de sa classe, est moqueur et dérape très vite. Puis il y a une autre sorte d’enfant roi, l’anxieux qui est beaucoup plus sympathique que l’enfant roi dominateur. Contrairement à ce dernier, l’enfant roi anxieux n’est pas impulsif, il est fragile, malheureux et montre de fortes tendances à l’anxiété et à l’angoisse. Il ressent un besoin vital d’être encadré et souffre du laxisme de ses parents. Ne pouvant s’appuyer sur aucune référence qui pourrait lui servir en quelque sorte de balise et de guide pour encadrer sa conduite et soutenir son processus décisionnel il évolue dans une espèce de vide existentiel. Il est sans cesse dans une recherche d’amour, d’affection, de sécurité. Comment ne pas trop gâter votre enfant ? Quoi de plus normal que de vouloir « gâter » son enfant en lui offrant tout ce qu’il désire ? Seulement vous ne savez pas comment le gâter sans forcément être excessif et vous redoutez qu’à cause de vous, il devienne un éternel insatisfait ou un blasé qui ne saura pas apprécier la valeur des choses. Les fêtes de Noël, les anniversaires sont autant d’occasions de gâter nos enfants.
Comment faire pour leur faire plaisir sans les pourrir ? Suivez ces conseils afin de lui résister sans pour autant dissiper la magie de ces fêtes. Vous devrez lui montrer que ses désirs ne sont pas des ordres et qu’il ne peut pas toujours avoir ce qu’il veut. S’il fantasme sur un jouet vanté dans un spot publicitaire ou par ses amis, allez le tester dans le magasin avec lui afin qu’il découvre ses limites ou se rende compte qu’il a déjà le même à la maison. S’il a envie de quelque chose, vous pouvez le lui offrir, mais avant assurez vous que s’il a envie de ce train électrique ce n’est pas seulement parce que son meilleur ami a le même. Refusez quand il vous semble que lui-même n’est pas vraiment convaincu qu’il veut ce jouet et que c’est juste pour assouvir un besoin immédiat. En dehors des fêtes ou de son anniversaire vous pouvez lui offrir des cadeaux mais toujours en lui expliquant pourquoi vous le faites (bonnes notes à l’école, bonne conduite...) et pas parce qu’il fait un caprice. A proscrire : l’achat systématique d’un cadeau, d’une friandise ou autre lorsque vous faites vos courses avec l’enfant. Il est bon d’informer l’enfant avant même d’entrer dans le magasin que vous n’avez pas l’intention de lui acheter quoi que ce soit et que vous êtes venu uniquement pour faire les courses alimentaires pour la maison. Évidemment, même si vous avez envie de craquer, tenez votre promesse et ne cédez pas !

Comment faire face aux caprices de votre enfant ?
Pour que votre charmant bambin ne se transforme pas en total despote vous devrez respecter certaines règles primordiales. Tout d’abord vous devrez être le plus présent possible en tant que parents et ne confier son éducation à personne d’autre car c’est en quelques jours que tout votre travail pour lui inculquer certaines valeurs et certaines limites se verra peut être anéanti. Ensuite vous pourrez le gâter à votre façon sans pour autant aller dans l’extrême. Si vous vous êtes laissé aller et que vous avez eu tendance ces derniers temps à toujours céder, il n’est pas trop tard pour redresser la barre. Mais avant, il faudra que les deux parents soient d’accord pour que cela fonctionne. A chaque fois qu’il fera un caprice et que vous refuserez, il vous faudra dialoguer afin de lui expliquer pourquoi ce n’est pas possible. Si votre enfant à moins de trois ans, vous devez savoir que ses désirs et ses émotions le dominent. Il est donc inutile de vouloir le raisonner, il vous faudra ruser. Proposez lui une activité, surprenez le en faisant des grimaces ou imitez le, inventez un jeu ou une histoire afin de désamorcer le caprice naissant (ex : le bonbon veut rester avec ses amis dans la boite), passez un contrat, ou tout simplement laissez le passer sa colère si vous vous en sentez capable. Après 3 ans vous pouvez avoir recours au langage et leur expliquer mais sans vous justifier. Faites le parler afin de savoir pourquoi il désire tant ce camion, restez calme, accédez à sa demande quand c’est faisable, dites non fermement, soyez cohérents et ne vous laissez pas déstabiliser.

http://www.enfants-ados.com

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